Hier, samedi 3 juillet, Arte présentait une journée Montpellier Danse.
Pour se rappeler que les corps bougent, ressentent, occupent l'espace, expriment.
Belles idées, plus les lieux, le silence ou les musiques.
Fascinants, les danseurs sud-africains, aux corps noirs vêtus de maillots de bain blancs éclairés en bleu, évoquent pour moi un collage de Matisse qui s'anime, en relief, prend vie dans la lenteur de leur mouvement.
J'ai ressenti le ma, l'espace émotionnel entre les personnes : trop loin, trop près - très loin, très près - s'attire, se repousse - unit, sépare.
Cela me rappelle le très joli reportage du photographe espagnol Xavier Comas (publié dans Courrier International HS manga mars-avril-mai 2010) - les photos sont extras - intitulé : "Ma ou l'espace tokyoïte".
Dans lequel il a su saisir l'univers si particulier des trains et gares de Tokyo en s'inspirant de la notion japonaise du "ma".
Il écrit : "Le ma pourrait se traduire par intervalle ou vide dans le temps et l'espace, même s'il n'a pas vraiment d'équivalent dans notre langue. Il s'agit d'un concept très subtil qui, au-delà du simple espace physique, implique une expérience sensorielle du vide en tant que substance : le blanc entre les lignes d'un haïku,
le mouvement d'un caractère calligraphié ou la pause entre deux notes de musique."
Pour avoir pratiqué un art martial (le shintaïdo), j'ai pu ressentir ce qu'est le ma : cet espace entre le partenaire/adversaire et moi, entre le professeur et l'élève/les élèves. Il est présent entre la cible, l'archer et la flèche, et aussi entre la feuille de papier qui s'envole et la main qui la saisit, sans regarder, entre l'objet qui tombe et la main qui le rattrape.
Un bon archer atteint la cible avant même d'avoir tiré.
Zhao Buzhi à suivre... / to be continued...
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